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A propos de l'agriruralité

Mais qu’est-ce que l’agriruralité ? Des premiers travaux sur l’agriruralité en Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes par Cap Rural, le réseau RARES s’est inspiré de leur première définition pour en arriver à la sienne. 

Des projets agriruraux multiactifs 

En Bourgogne-Franche-Comté, le constat de sollicitations de plus en plus nombreuses de porteurs de projets souhaitant développer des projets multiactifs, combinant une production agricole avec d’autres activités, a poussé le Réseau RARES à se pencher sur le sujet de l’agriruralité.  Pionnière, la région Auvergne-Rhône-Alpes mène dès le début des années 2000 un travail sur l’agriruralité au travers des travaux de l’association Cap Rural. L’association dédie désormais une partie de son site à un espace ressource sur l’agriruralité.

Les projets agriruraux, multiactifs et complexes, impliquent l’exercice de plusieurs métiers et compétences et nécessitent un accompagnement sur la globalité du projet. Ils comportent cependant de multiples bénéfices pour les territoires :

  • L’apport et/ou le maintien du dynamisme rural et des savoirs-faire dans les espaces ruraux, par la création et la continuité d’activités en milieu rural, vectrices d’attractivité ;
    un développement local et durable : développement d’activité, donc d’emploi et de population ;
  • Un impact positif sur les territoires, au-delà des aspects économiques et démographiques, sur des aspects également sociaux et culturels ; 
  • Une réponse complémentaire au défi du renouvellement des générations agricoles, et plus largement à l’appui d’une mutation actuelle de l’agriculture vers plus de multifonctionnalités. 

Une définition de l’agriruralité co-construite et adoptée par les partenaires RARES à partir de la définition développée par Cap Rural

 

Grâce à son travail collectif sur l'agriguralité, l'ensemble des partenaires ont pu aboutir à la définition suivante de l'agriruralité:

« Les structures agrirurales ou structures multi-activités combinent une production agricole avec d’autres activités qui peuvent en être le prolongement (transformation, vente directe…) ou relevant d’une autre nature (artisanale, commerciale, de service…)

L’activité agricole peut avoir une visée productive et/ou être un support pour d’autres activités. Cette combinaison d’activités nécessite la maîtrise et l’exercice de plusieurs métiers et compétences. 

Les différentes activités peuvent avoir des statuts sociaux, juridiques et fiscaux différents ; ou bien être rassemblés sous une même entité. Cette combinaison permet de créer et de consolider des emplois et très souvent de valoriser les ressources locales. Ces structures cherchent à s’impliquer sur leur territoire et à y créer du lien social, tout en constituant une piste de réponses aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques ; et plus largement aux enjeux sociétaux actuels. »

 

 

Une évolution de la terminologie : des “atypiques” aux agriruraux

Dans la phase émergence du projet RARES, nous avions utilisé pour qualifier les porteur.euses de ces projets nouveaux le terme d ’”atypiques (selon la définition de F.Lefebvre, développé dans un article de 2007). Nous avions estimé que cette définition était trop large, et qu’elle concernait un nombre important de personnes en création d’activité, certaines bénéficiant de dispositifs d’accompagnement assez efficients. De plus, un certain nombre de caractéristiques de ces porteur.euses de projet n’étaient pas prises en compte dans cette définition (caractère progressif de l’installation, multi-activités des projets, profil des personnes les portant, multitude des formes juridiques...). 

D’autres terminologies ont alors été explorées, que nous rappelons ici :

  • Les concepts d’agriruralité et d’entrepreneuriat rural, introduits par Muller : ce type d’exploitation est alors envisagé comme un “système d’activités agrirurales”, soulignant donc l’imbrication de celles-ci et non la simple juxtaposition d’activités, qui peuvent d’ailleurs être autres qu’agricoles (ventes, artisanat, accueil, services divers...).
  • Les termes d’ "activité agrirurale innovante” et d’ “innovateur agrirural” proposés par T.Loloum dans son mémoire de fin d’études (2007) ont été préférés à celui d’ “atypiques”, trop souvent caractérisé par la négative, dans une opposition voire rupture avec les “conventionnels” censés incarner un modèle “normal” d’agriculture.
  • La notion d’ “acteurs de la transition” mobilisée par les collectifs RESOLIS et Terralim dans leurs travaux, mais que l’on a considéré comme trop large ; ou encore la définition du “métier de paysan-accueillant-aménageur développée par le réseau Accueil Paysan.

Nous avons depuis exploré d’autres définitions, et avons souhaité nous détacher du terme “atypique” - connoté et flou-, en mobilisant le concept renouvelé d’agriruralité. Ce dernier ne signifie pas forcément une production atypique, mais plutôt un système atypique car complexe et maintenant un lien fort avec le territoire. Un travail de réflexion a été mené avec l’ensemble des partenaires de la phase fonctionnement de RARES, afin d’arriver à une représentation commune de ces “projets agriruraux”. Nos réflexions nous ont menées à une réappropriation du terme “agriruraux” que nous associions jusqu’alors au terme “innovants”. 

Les ateliers de réflexion entre partenaires - dont font parties les usagers “agriruraux innovants” - ont mis en évidence que 

  1. Les porteur.euses de projets agriruraux ne s’identifient pas nécessairement à l’aspect innovant de leur projet, et que  
  2. Ce qui fait que les projets agriruraux d'aujourd'hui sont perçus comme innovants actuellement ne le sera plus d’ici quelques années, si ce type de projet continue de se développer.

Dans un souci de pérennisation de la démarche RARES et d’utilisation d’un vocable qui ne devienne pas obsolète, l’ensemble des partenaires s’est accordé à se fixer sur le simple terme d’ “agrirural” sans commentaire sur l’aspect innovant / singulier / atypique. Lors de ces ateliers, nous avons co-construit la définition ci-dessus - largement inspirée de celle proposée par le réseau Cap Rural - et désormais acceptée et reconnue par l’ensemble des partenaires. 

Une multitude d’activités concernées

De par la spécificité des activités agrirurales qui sont par définition multiactives, la diversité des activités agricoles et non-agricoles au sein des structures agrirurales est très grande. Ceci entraîne un nombre de combinaisons entre ces activités presque aussi important que le nombre de structures elles-mêmes. Ces éléments permettent de rendre compte de la difficulté que peut représenter le développement et l’accompagnement de ces projets multiactifs, tant les thématiques abordées sont variées (agriculture, économie sociale et solidaire, tourisme, formation...).

Les activités possibles et rencontrées dans les structures agrirurales regroupent ainsi :

  • Les activités agricoles (citer les différentes activités possibles? Cultures annuelles, cultures pérennes, élevage ? Détailler encore plus ? cf formulaire inscription plateforme)
    les activités de prolongement des activités agricoles : transformation des produits, vente à la ferme…;
  • Les activités ayant comme support l’activité agricole : accueil touristique, social…;
  • La prestation de services;
  • Les activités artisanales et/ou commerciales.
     

Pour avoir une idée plus concrète des activités mises en place par les agriruraux du territoire, n’hésitez pas à parcourir la carte des agriruraux en BFC, ainsi que de visionner nos vidéos-portraits d’agriruraux, et de consulter le premier état des lieux de l’Observatoire de l’agriruralité. 

Les structures agrirurales en BFC

Un premier état des lieux a permis de recenser plus de 200 structures agrirurales et porteur.se.s de projet sur la région. Ce recensement inédit s’est appuyé sur les bases de données des partenaires de la démarche RARES, des repérages complémentaires sur internet et sur la mobilisation d’acteurs intéressés par la démarche (ex: WWOOF France).

Bien que des projets agriruraux aient été recensés dans l’ensemble des départements, on peut observer sur la carte ci-contre une densité de projets plus importante sur certains territoires. Celle-ci est souvent liée à la forte présence d’acteurs de l’accompagnement et donc à une meilleure connaissance des projets localement. Ce recensement n’est donc pas exhaustif et continue à être alimenté par le travail de recherche et le suivi des partenaires.

Pour en savoir plus, allez retrouver l’état des lieux de l’Observatoire de l’agriruralité.

Et le réseau RARES dans tout ça ? 

Le Réseau RARES, pour Réseau des Accompagnateur.trice.s et des agriRuraux Engagé.e.s en Bourgogne-Franche-Comté agit  pour favoriser la création d’activités agrirurales.

Pour découvrir notre réseau et nos actions : “Réseau RARES”